Des enfants sauvages (Victor de l'Aveyron) du XVIIIème siècle aux publics adolescents des actuels
établissements sanitaires et médico-sociaux, une question taraude : leur sexualité - expression majeure
de la relation à l'autre - peut-elle être semblable à celle des « normopathes » ?
Et si, dans nos imaginaires, à hauteur de l'être, il y avait aussi un sexe de nature et un sexe de culture ?
Nous évoquerons les difficultés dans les formations initiales comme dans les pratiques professionnelles
des travailleurs sociaux à réfléchir ces questions.
Pour appronfondir et voir les travaux de Thierry Goguel d'Allondans, cliquer ici
En dépit d’une évolution positive des valeurs et d’un fort mouvement en faveur de la reconnaissance des « droits » des personnes en situation de handicap, plusieurs enquêtes menées en France témoignent des importantes difficultés éprouvées par les professionnels et les familles face à l’accompagnement dans la vie affective et sexuelle des adolescents en situation de handicap. Nous nous intéresserons particulièrement aux personnes présentant une déficience intellectuelle. Faut-il, et comment, les accompagner dans cette part de la vie habituellement réservée à l’intime ?
Accompagner en respectant l’intime nécessite un travail en amont : un accompagnement des personnes déficientes intellectuelles valorisant l’empowerment. Nous présenterons les principes de l’autodétermination et discuterons son intérêt, voire sa nécessité au regard de la vie affective et sexuelle au moment de l’adolescence.
Pourquoi les enfants en situation de handicap, quel que soit leur âge, n'ont pas ou trop rarement d'éducation sexuelle, contrairement à leurs petits camarades scolarisés en milieu ordinaire ? Qu’est-ce qui gêne ? Que craint-on ? De faire naître de mauvaise idée dans leur « petite » tête innocente et/ou de les faire souffrir « inutilement » parce que ça ne pourra pas être pour eux et pour elles, donc autant les protéger le plus longtemps possible ? Il est plus facile d'accompagner les chérubins en situation de handicap dans la litanie des soins et de l'accompagnement au quotidien que sur le chemin de leur vie affective, intime, sensuelle et sexuelle, mais peut-on pour autant continuer à négliger ou à mésestimer l'importance de ce pôle, si structurant et humanisant de toute personne, sans faire preuve d'un manque d'éthique et de maltraitance ? L’amour de l'autre ne peut s'envisager sans son incarnation et sa réalisation, et cela ne peut pas se faire sans une prise en compte de son intégralité et de son intégrité. Toute personne « handicapée » est un être sexué par-dessus tout, à nous de la guider vers et dans cette part essentielle pour tout un chacun.
Pour appronfondir et voir les travaux de Marcel Nuss, cliquer ici
La communication abordera la construction identitaire de la personne en situation de handicap et son impact sur la vie affective, relationnelle et sexuelle. Il s’agit d’aborder le développement de l’enfant, si l’on veut comprendre la situation de l’adolescent.
Nous sommes conscients que l’on peut tenter de mettre en évidence des invariants mais que, les réactions individuelles restent centrales chez l’être humain en matière de vie affective, relationnelle et sexuelle.
De l’adolescence, nous déboucherons sur quelques grandes lignes d’approche de la vie d’adulte, ainsi que son ancrage dans l’adolescence. Nous aborderons quelques éléments particuliers repris dans des outils pédagogiques du Centre Handicap & Santé de l’Association de Recherche et d’Action en faveur des Personnes Handicapées (asbl Araph), impliqué dans des projets de promotion de santé affective, relationnelle et sexuelle.
Nous aborderons notamment : la parentalité des personnes déficientes mentales, l’homosexualité chez une personne tributaire d’une maladie neuromusculaire dégénérative, la spécificité de l’adolescent dans la situation d’infirmité motrice cérébrale et la capacité de vivre ensemble à la rencontre de la différence.
Nous tentons d’aborder les diversités tant dans le champ du handicap que dans la vie affective, relationnelle et sexuelle au cours de l’adolescence.
Pour appronfondir et voir les travaux de Michel Mercier, cliquer ici
Pour l’entourage de l’enfant, puis celui de l’adolescent-e vivant avec un handicap, l’apprentissage du
quotidien est un parcours jalonné d’urgences et pour y survivre. Il faut soit le baliser de
simplifications, soit le ponctuer de repères. Ceci d’autant plus lorsqu’il s’agit de puberté, d’élans très
affectifs voire amoureux, de désirs de sensualités voire de sexualité !
Pour les parents et les professionnel-le-s le défi est de taille... entre banaliser et dramatiser, le chemin
est large. Bon nombre de réponses concrètes existent aujourd’hui, puisque la sexualité humaine sert à
la communication dans la tendresse, à l’échange de plaisirs de corps à corps, à l’épanouissement
personnel.
Le handicap n’empêche pas de tels partages, mais reconnaissons que les jeunes en situation de
handicap ne connaissent pas « le mode d’emploi » ! Par ailleurs, nous-mêmes sommes confronté-e-s à
une double exigence :
• Devoir protéger les enfants, adolescent-e-s, femmes et hommes confiés à l’institution, tout en leur
permettant de grandir dans l’expérience. Expérimenter n’est pas réalisable dans la protection totale.
Qui prend alors quel risque (mesuré), sachant que le risque zéro n’existe pas dans ce domaine ?
• Devoir faire face à ses émotions et à sa propre histoire sexuelle, alors que les formations de base et
les cahiers des charges ignorent majoritairement ce chapitre.
Pour appronfondir et voir les travaux de Catherine Agthe Diserens, cliquer ici